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18 / Lapinacocha: au dessus des 4000

  • jeremybezard
  • 2 nov. 2015
  • 6 min de lecture

Puquio > Chalhuanca

du 27 octobre au 1er novembre(+186km)

Puquio

du 27 au 31 octobre 2015

J'arrive à Puquio et demande mon chemin à des gendarmes locaux, qui, impressionnés par mon trajet m’offriront des gâteaux, des boissons énergisantes et m'aideront même à trouver un hôtel. Premier choc visuel je me découvre dans une glace, l'ascension à fait son effet, je reconnaît à peine mon corps. Le vélo c'est radicale, mais comment vais-je être une fois arrivé à Cusco ? La petite ville de est incroyable, toute la ville tourne autour d'un marché dans laquelle je prend mon premier véritable bain de foule locale. Je suis en immersion et passionné par cette vie traditionnelle dans laquelle je devais y passer une seule journée, je repousserais mon départ trois jours plus tard. Puquio est vraie, cette bourgade a su garder ses valeurs et son identité et ne dispose pas d'un patrimoine historique très riche ce qui ne la rend pas attractive pour le tourisme. J'y ai fait de nombreuses rencontres dont Luce qui tient le restaurant ''La Foquita'' et chez qui je dessinerais à l'aquarelle l’établissement en échange du repas. C'est ici que j'y ai également rencontré Esmirna, gamine de 9 ans qui y travaillait comme serveuse et avec qui j'ai passé tout un après midi à dessiner dans mon carnet de voyage. Plus tard j'ai rencontré Maura qui tient un bar sur la plaza de Ccayao et avec qui les échanges passés furent intenses de sincérité et de générosité (on à même pleurer) . Avant de partir elle m'a offert un talisman, un porte clef de la vierge à l'enfant que je garde dans ma précieuse boite à souvenirs.


Attention : Puquio ne dispose que d'un unique distributeur international qui semblent être en panne régulièrement, et c'est la même chose dasn la grande ville suivante Chalhuanca. Il faut donc bien faire le plein à Nasca ou Ica pour tenir jusque Abancay.


Hôtel ''Villa Rica'' à l'entrée de la ville, dans la av. Mariscal Castilla avec garage pour le vélo, chambre individuelle avec salle de bain privée mais pas/peu d'eau chaude. Pas de fenêtre dans ma chambre, juste une ouverture vers un garage d’où émanent des odeurs de gazole. Le wifi fonctionne. (30 soles / nuit)


Hôtel Coralia sur la plaza de armas, vélo entreposé dans le commerce du dessous, chambre individuelle avec salle de bain privée avec d'eau chaude, avec vue sur la place principale, wifi limité à la zone d’accueil.


À cause d'un conflit entre le gouvernement et le maintien d'une mine voisine (à 200km), la ville était blindée de militaires jusque dans les hôtels qui sont là au cas ou. Du coup comme ils n'ont pas grand chose à faire on les retrouve dans les différents commerces, dans les restaurants, dans la rue. Aucune impression d'insécurité bien au contraire.


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Le départ de la ville se fait avec un premier soucis de santé, une petite tourista aura raison de moi. Épuisé, je ne ferais que sept kilomètres le premier jour et dix le second, me laissant le temps d'admirer cette vallée verte desservie par un réseau d'eau très étendue dans lesquels les habitants y lave leur linge. Les vaches curieuses viennent voir mon campement (même la nuit) et j'en profite pour faire mon premier feu. L'ascension se veut compliquée, encore fatigué le troisième jours, j’enchaîne tout de même les kilomètres et je rencontre Richard qui plante des arbres dans des pneus pour les protéger des vaches et des vigognes. Je dépasse difficilement les 4000m, continue à monter et arrive enfin sur le plateau de Lapincocha. Dans un vent glacial, je pose mon campement auprès du premier lac dans lequel les pécheurs locaux font de la pisciculture de truites la ''trucha''. Je protège la tente des courant d'air en l'entourant d'une petite muraille de pierre trouver ça et là, mais qu'est ce que c'est difficile de se baisser et de se relever à cette altitude. Ma tête tourne, les effet du manque d'oxygènes sont bien là et rendent tous les efforts beaucoup plus lent. Le ciel est majestueux mais impossible de sortir la nuit tellement il y fait froid et ce vent... c'est parti pour trois jours à plus de 4200m...


Au matin le vent n'est plus qu'un souvenir et ma tente est recouverte de givre que le soleil fera fondre en trente minutes. Je reprend la route, croise Mauro, Italien à moto avec lequel nous observons les paysages d'altitude et les vaches qui évoluent dans les lacs ainsi que quelques flamants roses. Le fond de l'air reste frais mais des vagues de chaleurs traversent les plaines surprennant. Le village de Negromayo tombe à pique malheureusement pour y trouver des agrumes, mais il n'y pas d'oranges ici, quelle déception et j'ai un mal fou à me faire comprendre avec mon accent espagnol insaisissable pour eux, ce sont des Quechuas. Je plante ma tente à la sortie de la ville dans un champs ou le vent s'est de nouveau levé. Je réalise le même rituel que la veille en entourant mon camp de petites pierre. Le Lendemain la tente est de nouveau givrée à l'extérieur, mais aussi de l'intérieur, mon équipement très basse température est un succès. A cette altitude les rayons du soleils sont très fort et comme la veille il ne faudra qu'une petite demi-heure pour dégivré et sécher mon abri.


Ce haut plateau est magnifique, entourée de montagnes aux sommets parfois enneigés, la route y virevolte au milieu d'une végétation rase dans laquelle on peu apercevoir vigognes, lamas et autres alpacas ; les vizcachas, sorte de lapin/marmotte, sont beaucoup plus rare et se fondent dans la végétation. Malgré un soleil puissant, le fond de l'air reste frais, les vêtements chauds et le coupe-vent sont de nouveau de sortie car le vent y est permanent et se renforce dans l’après midi (du moins à cette période).


Les prairies d'altitudes sont également les zones dans lesquels les locaux y rabattent les vigognes dans des enclos en entonnoirs, pour les tondre et ainsi récupérer leur laine très prisée. Les barrières de ses ''parcs'' sont installé de façon permanente et les vigognes y vont et viennent ce qui me fera vivre un moment inoubliable : alors que je suis sur la route j’aperçois une vigogne derrière une barrière, je l'appelle en faisant des gargarismes et à ma grande surprise, l'animal, plutôt peureux à son habitude, se met à courir à mes côté juste séparé par quelques câbles. J'entame alors une course incroyable avec un animal sauvage, puis trois cents mètres plus loin l'animal s'arrete et je continue ma route. J'apprendrais bien plus tard que les vigognes mâle peuvent être tres agressifs et qu'il s'agissait sans doute d'une intimidation...


Le haut plateau m'offre une descente magique et rapide (69,9 km/h) au cœur de l'énorme vallée verdoyante de Pampamarca dans laquelle paissent alpacas et lamas. La ville sus-nommée est le prélude de l'ascension la plus lente de six kilomètres sur une pente à 9 / 10% qui ne me feront pas dépasser les 4 km/h avant d'atteindre le sommet à 4500m.


Je continue la route qui descend rapidement et je reprend de la vitesse, lorsqu'à deux cents mètres j’aperçois un chien qui sort d'une ferme à grande vitesse en aboyant sur moi. Il est énorme, de couleur fauve et ressemble à un chien des montagnes, bâtard entre barrouge, berger allemand et saint Bernard. Déterminé, il court très très vite en ma direction et aboie agressivement ? J’accélère, moi qui n'ai pas peur des chiens, cette fois ci j'ai un mauvais pressentiment. Heureusement, la route et la propriété sont séparés par un faussé d'environ deux mètres cinquante... barrière fictive que l'animal s'empressera de sauter avec une vélocité dingue et ce, dans un timing parfait : exactement lors de mon passage à son niveau ! Toutes dents sorties, le molosse me poursuit sur la route et se rapproche avec agressivité qui me fait froid dans le dos. Dans un ultime effort et alors que le manque d'oxygène ne me facilite pas la tache, je trouve un peu d’énergie pour me maintenir à deux mètres, je ne peux pas plus. Nous sommes à une trentaine de kilomètre/heures quand quatre cent plus loin le ''fauve'' déclare enfin forfait... Soulagé, je suis sans souffle mais épuisé par cette dépense d'énergie impromptue.


Astuce : Apparemment pour stopper un chien qui nous poursuit, la meilleur solution ne serait ni d'aller plus vite, ni de crier, ni d'essayer de le taper avec un bâton ou encore de lui jeter quelquechose, non, le plus efficace serait simplement de s’arrêter brusquement. Perturbé l'animal ferait apparemment demi-tour. A l'heure actuelle je n'ai toujours pas essayé.

Jusque Izcahuaca, la route est vallonnée, avec de belles pentes à environ 8/9 % … en montée, puis, c'en est fini pour ce haut plateau. Chaudement habillé, j'entame la descente rapide en lacet qui rejoint le rio Pacacocha (j'en profite même pour doubler un camion sur un extérieur). Les températures sont bien plus chaude le long de la rivière et je me retrouve en short et t shirt alors que une heure plus tôt j’étais vêtue de tout mon équipement hivernal. Je redescend le long du fleuve, au milieu d'un canyon incroyable et d'une verdure plus-que salutaire. Les paysages sont magnifiques, j'en prend plein les yeux, il fait bon, il fait beau, il n'y à pas de vent et la végétation de cette région est la plus riche que j'ai pu croisé au Pérou. C'est incroyable de voir comment les paysages et la flore qui les composent changent radicalement, en quelques kilomètres je me retrouve dans un nouveau décor, c'est magique.



 
 
 

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<<  Comparées à l'horizon grisâtre que j'avais en ligne de mire avant de faire le grand saut, les couleurs de mon avenir m'apparaissent plus riches et nuancées, [...] c'est à la fois effrayant et excitant cette ambiance de grande solitude et de démerde totale  >>   Nicolas Hulot "les chemins de traverses"

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