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17 / Interocéania : le début du manège

  • jeremybezard
  • 26 oct. 2015
  • 5 min de lecture

Nasca > Puquio

du 20 au 25 octobre 2015 (+155km)

C'est sous une chaleur torride que je quitte l’hôtel, Nasca et la Panaméricaine côtière pour poursuivre sur la Interoceania (26A). C'est parti pour la première partie d'une longue route pour rejoindre l'altiplano de Cusco, trois jour et demi d'ascension, cent kilomètres de montée régulière à 5 / 6 % pour atteindre les 4000m d'altitude de Pampa Galera. Véritable épreuve, il s'agit de mon tout premier exercice de montagne et avec lui la nécessité d'une bonne organisation pour le rationnement des vivres et surtout de l'eau. Je pars avec 16 litres et il faut savoir qu'il n'y a rien avant le kilomètre quarante sept! Pour camper ce n'est pas évident, ou du moins pas très sécuritaire, car seul avec mon vélo bien lourd, je ne peux quitter la route et descendre les terres-pleins de plusieurs mètres ou passé les fossés pour rejoindre une belle plaine tranquille. Je dois donc camper aux abords de la route à seulement 10m de l'axe sur l'un des nombreux dégagement disponible.


Le balais des camions y est permanent le jour comme la nuit et parfois je me retrouve seul pendant de longs moments. Le silence incroyable des vallées est alors transpercé par le ronronnement des moteurs surchauffant et des coups de klaxons. La majorité des Trucks transporte du carburant ou des engins de chantiers, les rares voitures sont majoritairement des picks-up d'entreprises qui accompagnent les semis-remorques.


Astuce 1: je fais un signe amical à chaque véhicule que je croise, avec à la clé toujours un petit geste d'encouragement ou un coup de klaxon. Ça ne coûte rien et en cas de problème ce sont les seuls alliés que je peux trouver dans ces endroits esseulés. De plus, au rythme auquel je vais il est fort probable que certain me croise plusieurs fois.


Astuce 2 : Faire le plein d'argent liquide pour tenir jusque Abancay, Les villes de Puquio et Chalhuanca n'ont respectivement qu'un unique distributeur souvent vide. Garder toujours quelques dollars à échanger avec à la police municipale contre quelque Soles (25$ = 80s), ça peut vous sauver d'un distributeur vide.



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Jour 1

NASCA > km25 (+25km)


Le premier jour j'avale vingt-cinq kilomètres sous un soleil de plomb. Je transpire à grosses gouttes et ce n'est que le début de l’épreuve. Le paysage reste rocailleux et désertique et après 11h il devient très difficile de pédaler tant le soleil cogne. Au km 25, je déniche un dégagement derrière un rocher pour camper le long de la route. Seul au milieu des montagnes, l'ambiance nocturne est incroyable et je campe sous une voûte céleste magistrale. Je découvrirais le lendemain au km28 qu'il y avait une belle zone herbeuse plus sympas pour camper... tant-pis !

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Jour 2

km25 > km48 (+22km)


Départ sous les étoiles à 5h et en T-shirt. Levé de soleil au milieu des montagnes, les astres s'estompent sous l'arrivé d'un soleil puissant. Une légère végétation d'herbes rases apparaît, recouvrant les paysages autrefois hostile. Trop de chaleur, je fait une pause au km47 dans le restaurant de Julia (altitude 2200m) dans lequel je vais peindre. Je poursuis usé et croise une voiture en panne ou l'un des deux hommes me donne quatre oranges revitalisantes. Au km48 je pose enfin le campement avec une vue au dessus des nuages qui m'offre un couché de soleil extraordinaire avec des teintes d'or indescriptibles et incommensurables.

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Jour 3

km48 > km77 (+29km)


Départ encore à 5h, mais cette fois il fais froid, la polaire est de sortie mais pas bien longtemps. Je me ravitaille en eau et petit gâteaux au km52. J'aperçois mes premiers arbres de l’ascension, la végétation commence à changer et ça fait plaisir. En cours de journée et alors que j’entreprends une petite sieste apres manger à l'ombre de mon vélo, je suis sortie de ma torpeur par le bruit de pneus roulant dans le sable mais sans l'accompagnement d'un moteur … c'est un cyclo, Rogerio qui est rapidement rejoint par ses trois autres acolytes : Ada, Antoni et Andréa. Ils descendent vers Nasca, on se donnent quelques conseils sur la route à suivre. Le reste de la montée sera plus tranquille, avec de grandes zones de plat et même quelques descentes, ce qui annonce la fin de la montée. J'aperçoit mes premiers nuages lenticulaires qui surplombent toutes la montagne. Je m’arrête au km77, le soir venu la fraicheur est là, les nuages aussi.

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Jour 4 (1)

km77 > km99 (+22km)

Le matin est bien plus froid, je me couvre complètement de mes habit d'hivers avant d'entamer les dernieres grandes lignes droites qu'il me reste de montée. Le km84 annonce l'entrée de la resserve de Pampa Galera, c'est le premier col à 3990m au niveau duquel on trouve quelques commerces ainsi qu'une autre route de piste qui s’éloigne dans la pampa. Le soleil cogne et les effets de l'altitude y sont perceptible, le manque d'oxygène ralenti les mouvements, tout est plus lent. J'en profite pour reprendre quelque rations dans une tienda, dont un excellent chocolat chaud qui me motivera pour la suite du parcours. La route continue sur une quinzaine de kilometres au travers d'une plaine herbeuse et vallonnée ou croisent des vigognes, animaux sauvages protéger et symbole de la réserve. Apparemment il est également possible de dormir gratuitement dans le village de Pampa Galera. L'eau est aussi de retour, elle s'ecoule des collines alentour faisant enfin apparaître un peu de verdure salutaire. Au km98, c'est le point culminant de cette ascencion à 4081m d'altitude et également la fin de la réserve.

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Jour 4 (2)

km99 > Santiago de Vado (+21km)

J’entame alors une descente incroyable dans un paysage radicalement différent de ce que j'ai pu croiser lors de l'ascension. De la verdure, un peu partout parsème le versant de la montagne, ça descend en lacet, vite, très vite même, je prend mon pied et certains reflex de motard reprennent le dessus, c'est un régal er une grande satisfaction après cette montée éprouvante. La circulation y est rare, je suis quasiment seul sur cette route alors j'en profite pour utiliser toute la largeur de la route. Je m’arrête au premier village de Santiago de Vado, pour planter ma tente à coté du terrain de sports du village.

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Jour 5

Santiago de Vado> Puquio (+36km)

Départ au matin après un gros check-up du vélo, je fini ma descente de la vallée pour par la suite reprendre de la hauteur vers Lucanas et ses arènes. Les paysages sont superbes et assez vertigineux, le soleils et les nuages se jouent des contrastes fous qui balayent les montagnes et je retrouve la pluie froide orageuse que j'avais laissée en Espagne. Robert attire les yeux des locaux qui se méfie de l'animal et me demande si c'est un vrai ou un faux (ils en profites également pour demander quelques Soles qu'ils n'auront pas). Puis de nouveaux une belle descente jusque Puquio.


 
 
 

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<<  Comparées à l'horizon grisâtre que j'avais en ligne de mire avant de faire le grand saut, les couleurs de mon avenir m'apparaissent plus riches et nuancées, [...] c'est à la fois effrayant et excitant cette ambiance de grande solitude et de démerde totale  >>   Nicolas Hulot "les chemins de traverses"

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